Je sors généralement trop peu de chez nous (du Québec). Je viens cependant de m'offrir un petit voyage à Walt Disney à Orlando. Je comprend maintenant tellement Jeff de toujours faire la comparaison avec les Américains à propos de plusieurs sujets de la vie courante. Il faut s'inspirer de leurs bons coups, et on ne les vois malheureusement pas assez.
Premièrement, j'ai soudainement pris conscience de la raison pour laquelle ce pays arrivent à si bien se tenir et à passer au travers des crises: le respect. Il est pratiquement impossible de ne pas se faire tenir la porte, ou de se faire sourire lorsqu'on croise un regard, ou de recevoir des excuses si quelqu'un nous accroche en marchant. C'est sur que j'étais sur une zone de paradis, pas dans la vraie vie, je n'ai pas quitté la zone Disney (parcs + hotels), donc ça n'est certainement pas la même ambiance qu'à New York en pleine heure de pointe. Mais j'ai quand même détecté des éléments de respect qui semblaient émaner naturellement des individus rencontrés.
Ensuite, j'ai été confronté au fameux mythe que tous les américains sont gros. Comme si nous on était tellement mieux. Mais à ce sujet, je dois me rendre à l'évidence: le mythe est tellement vrai! Je n'ai jamais vu autant de gens se promenant en voiturette électrique à cause qu'ils sont rendus invalide à cause de leur poids. Des jeunes de 8 ans vraiment obèses…
Autre constatation. Je me souviens lorsque l'usine Crocs a fermé, on voyait un travailleur d'usine frustré qui nous criait de continuer à achter des imitations bons marché au Wal-Mart. Si ces imitations étaient si vendues, j'en aurais vu partout. J'ai vu une quantité astronomique de crocs aux pieds des gens, je dirais à l'oeil que de 10 à 15% des gens en portaient, et ce n'était pas des imitations.
De façon plus générale, j'ai été surpris de voir à quel point tant de gens sont des dépendants maladifs du cellulaire. La moitié des gens en vacances à disney l'ont sur eux, 5% l'ont à l'oreille constammant, et 1 personne sur 3 envoie des "texto" à leurs amis en attendant dans la file à Splash Mountain. Ils sont en vacances ou non? Je ne comprend pas là !
C'est à mon retour que j'ai eu le choc du québécois de retour à la maison. Juste la différence entre l'aéroport de Orlando et de Dorval est gigantesque. En atterrissant à Dorval, par ma fenêtre, première chose que je vois, un vieux hangar d'avion en ruines tout rouillé avec des panneaux de tôle tout croche.
Ensuite, je me bute à un aéroport laissé aux usagers, abandonné de son personnel, où personne ne peut nous indiquer où passer, avec aucune indication claire. A Orlando, suffisait de s'arrêter 10 secondes pour avoir l'air perdu et quelqu'un arrivait pour nous aider. Mais avec leurs indications, c'était de toute façon assez difficile de se perdre. Les toilettes du Québec sont toujours trop petits et sales, en plus de puer. Les poubelles des restaurants sont remplies à craquer, on ne peut y verser notre plateau. Bien sur, on s'y est habitué, ça semble normal. C'est pourquoi c'est bon de quitter notre petit confort à l'occasion pour voir comment on est en train de devenir minables.
Dans les jours qui ont suivi, j'ai commencé à voir partout de la médiocrité. Des stationnements de restaurants pas nettoyés, remplis de terre et de sable, des édifices délabrés ou mal peinturés, des structures défraichies, pas entretenues depuis au moins 10 ans, laissées à l'abandon. On en est entouré, c'est partout autour de nous, dans nos villes, quartiers, et on ne les voit plus. On a perdu notre capacité d'indignation, et c'est dommage.
Ah, ces américains, on sait bien, ils sont plein d'argent. Ca coute quoi un sourire? un bon service? un coup de balais? un coup de peinture? pas grand chose.
Et ça risque de nous redonner un peu de fierté et de savoir-vivre.
Mais, je ne m'inquiète pas, mon indignation va passer, je vais recommencer à endurer mon bon "petit" confort dans le trou de Q de l'Amérique.
Comme vous avez raison, nous avons perdu notre fierté. Ma belle fille est retourné vivre au Japon,parce que son Québec adoré est trop sale, surtout Montreal. Après 6 ans a Hiroshima, elle est revenu pour repartir…elle avait oublié que nous étions si peu fier de notre patrimoine